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Rencontre authentique : La petite bergère.

Nous avions troqué le bitume contre une mauvaise piste caillouteuse et poussiéreuse. Nous formions un convoi de trois véhicules tout-terrain et nous roulions ainsi dans un confort assez précaire depuis une bonne dizaine de minutes.

Notre objectif était de rejoindre la vallée de Dadès en traversant le djebel Sarhro.

Autour de nous, le paysage était plus aride et plus désertique que jamais, il n’y avait que des cailloux, quelques rares buissons desséchés, et rien d’autre.

Soudain, à la demande expresse de notre guide, le convoi s’arrêta net. Que pouvait bien justifier cet arrêt au milieu de nul part ? Un pneu crevé ? Une panne mécanique ?

Nous sortîmes de nos véhicules respectifs, et là nous vîmes, à une trentaine de mètres, une jeune fille et quelques chèvres.

D’abord méfiante, les craintes de cette enfant se dissipèrent lorsque notre guide l’interpella en langue berbère. Elle couru alors vers nous en tenant dans ses bras un chevreau.

Elle n’avait pas plus de 10 ans, et ses vêtements, sales et poussiéreux, ne laissaient aucun doute sur son extrême pauvreté.

Je scrutais attentivement les environs, il devait certainement y avoir une habitation ou des adultes dans les environs, mais rien !

Que faisait donc cette fillette, seule, en plein désert ?

Notre guide s’entretint un moment avec elle, puis il nous expliqua :

« Elle est ici tous les jours, elle garde les chèvres, son père la récupérera ce soir et la ramènera ici demain matin. Il en est ainsi tant que la chaleur n’est pas excessive. »

Curieux destin que celui de cette petite fille, et curieux comportement que celui de ce père qui abandonne son enfant au désert. Décidément, la vie des enfants du sud marocain est bien différente de celle des jeunes européens !

Avant que le convoi ne reparte, notre guide donna à la fillette une orange et quelques stylos. Son visage s’illumina alors d’un grand sourire, il n’en fallait pas plus pour la rendre heureuse.

Frédéric Moncoqut.

 

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